Le regard de Gérald Bronner sur l'humanité est anthropologique. Il pose cette hypothèse : la libération de notre temps de cerveau disponible, grâce au progrès technologique, est notre plus grande richesse. De ce constat, il en tire aussi les limites actuelles : par la surabondance des informations à traiter, c'est à un asservissement de nos cerveaux que nous conduit ce progrès. L'auteur détaille ensuite une relation sombre entre notre nos demandes humaines et variés telles : appétence pour la conflictualité, avarice cognitive, soumission aux injonctions de la visibilité sociale et nos demandes sur le marché de l'information. L'auteur dresse ensuite un portrait des interprétations de nos demandes sur ce marché : la misanthropie, l'être humain dénaturé·e par le système ou révélé par ses demandes en opposition supposée à une élite dominante dénoncée dans un néo-populisme de bon ton ? “L'heure de la confrontation avec notre propre nature a-t-elle sonné ? De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d'échapper à ce qu'il faut appeller une menace civilisationnelle”.